Histoire
de la paroisse et du village
Les Débuts
Les tous premiers documents qui font mention de Mannevillette datent de la fin du XIème siècle. On y trouve
Magna Villa (en latin le grand domaine).
Ensuite, vers 1240, Magna Villa devient Magna Villeta;
........ Pourquoi ?........
Vraisemblablement pour le distinguer d'un autre "grand domaine" Manneville, situé à 4 lieues environ , devenu vers 1210
Manneville - la - Goupil, à cause d'un certain Goupil, seigneur du dit lieu.
En 1182, Henri II Plantagenêt, Roi d'Angleterre, qui règne sur toute la moitié ouest de la france, fait don
du fief et de l'église de Mannevillette à la toute nouvelle abbaye de Valmont fondée par Nicolas d'Estouteville.
Historique
Le Fief, les Seigneurs, la transmission des biens
L'abbaye de Valmont conserve le fief et la paroisse pendant 400 ans environ, jusqu'à ce qu'un marchand de Rouen
récemment anobli par Henri IV en fasse l'acquisition. En effet, en 1585, Robert de Hanyvel seigneurs du Rouvray et de la Chevalerie
devient le nouveau seigneur de Mannevillette en s'engageant à verser annuellement aux religieux de Valmont
une rente de 100 livres irrachetable. C'est ainsi que pendant 200 ans les seigneurs de Mannevillette qui vont se succéder la paieront régulièrement
aux abbés de Valmont.
Quand robert de Hanyvel meurt en 1614, son fils cadet Adrien, Trésorier de France à Rouen, hérite des terres et de la seigneur. Son fils aîné , prénommé
aussi Adrien, devient en 1644, bien avant la mort de son père , le propriétaire des terres et de la seigneurie
Monsieur de Mannevillette est un grand financier du règne de Louis XIV; il est le Receveur Général du Clergé de France. A sa mort, en 1684, sa fortune est considérable
avec un patrimoine foncier impressionnant qui comporte plusieurs châteaux, un hôtel particulier place Royale à Paris et d'autres biens au milieu desquels
les terres de Mannevillette ne représente qu'une infime partie.
En 1710, Marie de Hanyvel, sa fille, devenue héritière, vend les biens et la seigneurie
à Jean Baptiste Claude d'Après de Blangy, capitaine de la compagnie des indes. De Blangy a un fils, né au Havre en 1707 Jean Baptiste Nicolas Denis qui en devenant un des grands
marins et géographes de son temps, acquiert la notoriété sous le nom de d'Après de Mannevillette.
Il est un des rares savants de son temps a être membre de deux académies: Celle des sciences et celle de la marine.
En reconnaissance de ses travaux , le Roi Louis XV l'anoblit en 1766. Mais ni d'Après de Mannevillette , ni son père d'Après de Blangy
avant lui ne sont des financiers habiles et ils engloutissent tous leurs biens pour financer les entreprises
auxquelles ils croient.
Totalement ruiné et criblé de dettes , d'Après de Blangy doit , en 1719, abandonner la possession des terres de Mannevillette
à son Principal créancier David François Grenier Seigneur de Cauville et de Raimbertot.
Son fils , d'Après de Mannevillette décède en 1780 à Lorient
Mais auparavant il se sera dépouillé de tous ses biens pour financer la publication du résulat de ses travaux scientifiques.
Il meurt sans enfant, totalement ruiné, en laissant une veuve dans le besoin.
Les Grenier de Cauville resteront les seigneurs de Mannevillette jusqu'à l'abolition des titres féodaux en 1789.
Le dernier représentant de cette famille, Claude Nicolas François , émigre à l'étranger pendant la révolution et sera fusillé par les troupes républicaines en 1794.
Il avait fait construire un manoir en 1767: La grande Ferme.
En Résumé
Trois vies que rien ne semble rapprocher.
(Cliquez sur leur nom pour découvrir leur histoire) - Un financier du clergé :
ADRIEN HANYVEL DE MANNEVILLETTE
, au service du Roi et des grands du royaume, qui n'a jamais négligé ses propres intérêts.
- Un Marin et géographe d'exception:
JEAN BAPTISTE NICOLAS DENIS D'APRES DE MANNEVILLETTE
, dont les découvertes ont changé la face de la navigation, qui ne s'est pas enrichi pour autant.
- Un Hobereau local :
Claude Nicolas François GRENIER DE CAUVILLE
, dans la tradition de cette petite noblesse de campagne, qui est allé jusqu'au bout de ses convictions
et a terminé sa vie sans gloire mais en nous laissant une admirable construction dans le plus pur style cauchoix : La grande ferme
Epilogue
Ce qui unit nos précédents personnages , c'est qu'ils portent tous trois au chef de leur blason, les étoiles
d'or de nuit au fond d'azur des espaces infinis que contemplent marins et poètes. Représentants des trois ordres de la noblesse, la robe pour le premier,
l'épée pour le deuxième et la terre pour le troisième, ils ont en commun d'avoir été , sous l'ancien Régime
, des seigneurs de MANNEVILLETTE.
La révolution, les Municipalités, le curé
En 1790, des élections mettent en place , pour la première fois , des municipalités. Le premier maire de Mannevillette Pierre ROZIER est secondé
par un adjoint Nicolas GOLAIN par des officiers municipaux qui forment le Conseil Général de la commune.
Pierre ROZIER meurt en 1805, Nicolas GOLAIN assure l'intérim jusqu'en 1808, date à laquelle le préfet de la Seine Inférieure nomme un nouveau maire: Jacques Ambroise ROZIER,
le fils cadet de l'ancien maire décédé.
Tous ces personnages vont avoir à gérer une entité communale qui venait de se créer; une tâche que ni leur naissance, ni leur métier
les avaient préparer à tenir.
Ils connaîtront bien des diffcultés tout au long de leurs mandats, Augustin GAUDREFROY aussi, curé dans la paroisse depuis 20 ans.
Il va vivre des moments difficiles pendant la période révolutionnaire. Cela commence avec la vente des biens du clergé; puis le serment des prêtres
à la constitution et la fermeture des églises l'obligent à se réfugier dans la clandestinité pendant plusieurs années avec toutefois
le soutien de ses paroissiens et d'une municipalité bienveillante.
Il ne peut reprendre ses fonctions dans les conditions normales qu'à partir de 1802 en vertu du Concordat. Mais , en 1813 en raison du regroupement des paroisses
Mannevillette se trouve privé de curé en devenant une annexe de Rolleville.
Cette situation va durer pendant près de vingt ans en dépit des protestations des paroissiens et de leur municipalité.
La période contemporaine, l'école, l'église et la suite...
Au XIX ème siècle, les municipalités qui vont se succéder devront mettre en place une véritable instruction publique
Une première maison d'école avec logement pour l'instituteur est construite près du cimetière en 1840.
Mais très vite elle va devenir trop exiguë, le nombre d'élèves augmentant avec l'établissement d'une instruction gratuite et obligatoire.
Une nouvelle école , construite en 1887, comporte un logement plus vaste pour l'instituteur et une vériatable salle de Mairie.
Pendant ce temps l'église, qui avait connu bien des déboires tout au long de son histoire,
continue à se dégrader imposant une reconstruction totale,
sauf celle du clocher, en 1889. Il y a aussi la suppression de certains des chemins vicinaux qui provoque bien des litiges
que les édiles municipaux doivent arbitrer
Enfin la Grande Guerre , celle de 1914-1918, apporte, comme ailleurs, son cortège de morts dont les noms figurent encore sur
le monument érigé dans le cimetière.
Voilà ce qu'en peu de mot on peut dire du passé du village dont l'histoire a été évént tout écrite par ses habitants qui y ont vécu des moments de peine et de joie.
L'Eglise et son Histoire
L'Eglise de Mannevillette restaurée , se présente sous la forme
d'un ensemble disparate : un clocher de proportions harmonieuses qui constitue un bel exemple d'architecture romane de la fin du XIIème siècle
dans notre région et le reste, la nef et le coeur, dont la construction date d'une centaine d'années.
Nous retraçons les raisons de cette reconstruction totale du corps de l'église à la fin du XIXème siècle.
Auparavant en remontant le temps aussi loin que possible , nous nous intéresserons à la vie de la paroisse , c'est à dire à celle des paroissiens
, de leur église et quelques uns de leurs curés.
Blason de la ville
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Les épis et les étoiles sur fond d'azur
évoquent peut être la vocation agricole de la commune et la vie au grand air. Mais, représentés
sur les armoiries des Grenier, seigneurs du lieu, les épis évoquent aussi leur patronyme; les étoiles
rapellent les ancêtres marins de la famille. |
REMERCIEMENTS
Nos remerciements iront à tous ceux qui ont aidé à ces recherches, en particulier
M. et Mme MAILLARD |
La Famille BAILHACHE |
M. Xavier DE LASSUS |
M. le Ct DUPONT-DANICAN |
Pour les documents qu'ils nous ont fournis et à |
M. Thierry RODANGE |
Pour la mise en forme de ces écrits |
Pour nos recherches, les archives de la ville du Havre, celles du département à Rouen,
les bibliothèques municipales, de Montivilliers, le Havre, Rouen et Beauvais; que nos correspondants soient assurés de
notre reconnaissance.
Les écussons et les armoiries des trois familles reconstitutués sur notre site sont l'oeuvre de
M. Pierre GIBEAUX |
BIBLOGRAPHIE
Nous tenons à la disposition de ceux qui souhaiteraient la consulter, la bibliographie complète des oeuvres
et documents utilisés.
Claude Goupil
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