GRENIER DE CAUVILLE (Historique de Mannevillette)

Grenier de Cauville

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CLAUDE NICOLAS FRANCOIS
GRENIER DE CAUVILLE

Dans les annéees ou D'Après de Mannevillette commençait à acquérir la notoriété, un autre descendant d'un Capitaine des Gardes Côtes du Havre de Grâce trouvait dans son berceau le rang et la fortune.
Il sera le dernier seigneur de Cauville, Rimbertot et Mannevillette.

Son trisaïeul, DAVID GRENIER, descendait d'une famille de marins. Il avait lui même un père, Etienne GRENIER, marin et un grand père , Guillaume GRENIER, capitaine pilote maistre de navire en la ville de Grâce dans la seconde moitié du XVIème siècle.

David GRENIER , qui était patron de barque et échevin fut anobli en 1652 pour avoir dénocé un complot contre la Fronde au Havre dans des circonstances que l'on peut rapporter en citant en partie l'étude sur Cauville écrite par Jules BAILLIARD en 1881:

"En 1651 une conspiration fut ourdie pour donner Le Havre à la Fronde, c'est à dire au Prince de Condé
Les Conjurés parlèrent de soutenir les droits du jeune duc de Richelieu, neveu du grand Cardinal et son successeur dans le gouvernement du Havre. Le jeune duc était partisan du prince de Condé.
En exploitant habilement une situation qui les auraient mis sous la domination d'une femme, la duchesse d'Aiguillon, ce qui était considéré comme inacceptable, les mécontents attirèrent à eux une partie de la grande bourgeoisie du Havre.
Mais ils crurent à tort l'échevin Grenier dans les mêmes sentiments. Celui-ci mis au courant de l'affaire , fit connaître la conspiration aux autorités compétentes. En récompense de sa fidélité au gouvernement de la Régente, Anne d'Autriche, David GRENIER fut anobli en 1652"

Anne d'Autriche (1601-1666)
Reine de France, fille de Philippe III d'Espagne, née à Madrid. En 1615, elle épousa Louis XIII, roi de France. Cette union ne fut pas heureuse et, de 1620 à 1643, année de la mort du roi, le couple vécut séparé. Le cardinal de Richelieu, doutant de la loyauté de cette reine d'origine espagnole, l'accusa à plusieurs reprises d'avoir comploté contre le roi, mais il ne put jamais prouver ses allégations. À la mort de Louis XIII, leur fils, le futur roi Louis XIV, n'était âgé que de cinq ans. Anne devint régente et gouverna avec Mazarin, son principal ministre. Ensemble, ils parvinrent à écarter les menaces qui pesèrent sur la couronne durant la Fronde (1648-1653). En 1661, lorsque Louis XIV monta sur le trône, Anne se retira dans un couvent. Anne d'Autriche est l'un des personnages centraux du roman d'Alexandre Dumas, les Trois Mousquetaires.

Quatre ans après il achète la terre de Cauville et devient seigneur de cette paroisse.
Son fils, Jacques GRENIER, quelques années plus tard, deviendra à son tour seigneur de Cauville et achètera les terres et les seigneuries de Rimbertot et Mannevillette.
Ces seigneuries demeureront dans la famille de ceux que l'on appela dès lors les GRENIER DE CAUVILLE jusqu'en 1820.

Quant à Claude Nicolas François GRENIER DE CAUVILLE, on ignore la date de sa naissance. On sait qu'il épouse en 1781 à Cauville, Anne Esmery VARIN de SAINT-OUEN dont il aura cinq enfants.

Il reçoit en donnation en 1763 de son père François Claude Etienne GRENIER des terres de Mannevillette. Puis à la mort de celui ci en 1764, il devient à son tour Seigneur de Cauville, Rimbertot et Mannevillette.
C'est lui qui fait construire en 1767 la grande Ferme , propriété actuelle de la famille Maillard.

Claude Nicolas François GRENIER DE CAUVILLE était partisan du prince de Condé - descendant du Condé de la Fronde. Il émigre avec lui pendant la Révolution , en 1789 ou 1790, et ne reparaîtra jamais plus.

Comme emigré, ses biens sont mis sous séquestre en 1792.
L'original de "L'état des biens meubles et immeubles ayant appartenu au nommé GRENIER dit Cauville demeurant ordinairement en la paroisse de Saint Ouen .." est conservé aux archives de la ville de Montivilliers.

Si on se reporte au registre des contributions foncières de 1792 conservé dans les archives communales, Monsieur GRENIER de Cauville serait propriétaire en 1791, avant la mise sous séquestre de ses biens , de deux fermes ou masures et 145 acres de terres diverses. Il se trouve ainsi le plus gros contribuable foncier de la commune avec 145 livres 5 sols et 2 deniers de contribution foncière sur les 6875 livres payées par les 76 propriétaires dans la commune à cette date.

La fin de Claude Nicolas François GRENIER de Cauville est assez trouble. Ayant émigré pendant la révolution il est , selon certaines sources, fait prisonnier par les troupes républicaines et condamné à mort le 25 Vendemiaire an III (16 octobre 1794) par une commission militaire séant à Bois le Duc.
Une autre source nous indique qu'il aurait été tué en combattant les troupes républicaines.
La levée du séquestre de ses biens n'interviendra que quelques années plus tard, vers 1803. Il faudra attendre 1820, sous Louis XVIII, pour que, en vertu d'un jugement , l'héritage de Claude Nicolas François GRENIER soit dévolu à ses enfants en cinq parties égales.

La Grande Ferme de Mannevillette revient à Emmanuel et restera dans la famille GRENIER jusqu'en 1920 date à laquelle elle sera achetée par Monsieur Rémi MAILLARD , père de Monsieur Gérard MAILLARD, maire honoraire de Mannevillette.

On nous dit qu'elle avait été construite par Claude Nicolas François GRENIER pour en faire un rendez vous de chasse. Pourtant des arrachements de pierres en attente de chaque côté, semblent indiquer d'autres ambitions de la part de son concepteur.

Le dernier Seigneur de Mannevillette nous laissait en héritage ce beau manoir témoin d'une histoire que certains à coeur de ne pas oublier puisqu'il en ont fait le siège social de l'Association Archéologique "PAYS DE CAUX" .

Claude GOUPIL

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